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Les nouveaux mauvais élèves de l’Omc L’Inde, la Turquie, la Thaïlande et le Brésil soutiennent fortement leur agriculture

Selon une étude du cabinet d’experts agricoles Dtb, co-financée par quatre organisations agricoles américaines, les soutiens publics dont bénéficient les agriculteurs en Inde, en Turquie, en Thaïlande et au Brésil sont parfois supérieurs à ceux observés en Europe, et surtout peu compatibles avec les positions défendues par ces pays à l’Omc.

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Les prix de soutient aux principales productions agricoles ont significativement augmenté ces dernières années en
Inde, en Turquie, en Thaïlande et au Brésil. (© Terre-net Média)

Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! L’adage s’applique tout à fait à l’Inde, à la Turquie, à la Thaïlande et au Brésil. Ces quatre pays émergents, rejoints par la Chine, soutiennent fortement leur agriculture alors qu’ils font partie à l’Omc du groupe de Cairns dont les membres ont sans cesse exigé des réductions substantielles des subventions agricoles en raison de leur effet distorsif sur le commerce international.

Des difficultés à adapter les politiques agricoles à la libéralisation défendue à l'Omc


(© Ministère de l'Agriculture.)
C’est la conclusion de l’étude du cabinet d’experts agricoles Dtb restituée par le ministère de l’Agriculture. Elle « témoigne des difficultés des pays émergents pour adapter leurs politiques agricoles dans le sens de la libéralisation qu’ils défendent souvent au sein de l’Omc ». Et les subventions versées seraient actuellement comparables à ceux précédemment observés dans l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis avant les réformes de la Pac et du Farm Bill.

Ainsi les prix de soutien aux principales commodités agricoles (blé, maïs, riz et coton) ont significativement augmenté ces dernières années dans les quatre pays, dépassant les prix américains.
En Inde, ces hausses ont été de 72 % pour le blé et de 75 % pour le riz entre 2005/2006 et 2010/2011.

« L'intervention publique en agriculture reste une réalité largement répandue »

Les subventions aux intrants ont augmenté, pour leur part, de 214 % sur la même période.
« L’Inde aurait ainsi, comme les trois autres pays concernés, omis de notifier ses niveaux de soutien requis à l’Omc », selon toujours le cabinet Dtb.  


(© Ministère de l'Agriculture )
En Turquie, l’aide se déploie sous forme de mesures de soutien aux prix (blé, mais, orge, riz, sucre), d’aides directes aux producteurs (céréales, coton, oléagineux, élevage), de subventions aux exportations, au crédit rural ou aux assurances agricoles.

 

Selon le ministère de l’Agriculture, « les conclusions de l’étude américaine Dtb pourraient affaiblir la position de certains pays émergents du groupe de Cairns dans les négociations à l’Omc, en particulier ceux qui se sont fortement opposés aux subventions cotonnières des États-Unis ou sucrières de l’UE ». Mais surtout, l’étude du cabinet Dtb confirme que « l’intervention publique en agriculture reste une réalité largement répandue ».

Pour en savoir plus, lire aussi :

Les subventions agricoles des pays émergents : incompatibles avec les règles de l'Omc ?

 

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